En contrôlant les nuisibles pour prévenir les infestations et les maladies qui peuvent en découler, les entreprises de Pest Control jouent un rôle clé pour la santé publique. Telle est la conviction de Franck Munoz, directeur Pest Control France chez Elis qui nous fait l’amitié de signer un premier article dans Viva Protect.
Sommaire
Pest Control : un secteur essentiel encadré par la réglementation
Comme vous le savez, en France, le secteur du Pest Control dépend du ministère de la transition écologique. Ce n’est pas le cas chez tous nos voisins. En Espagne, par exemple, le secteur relève du ministère de la Santé. Ce n’est pas étonnant quand on sait l’impact que peuvent avoir les infestations de nuisibles sur la santé publique et les écosystèmes.
@Franck Munoz
Pour mémoire, les rongeurs sont porteurs de la leptospirose. Les moustiques tigres diffusent des maladies comme la dengue et la chikungunya. Les blattes sont porteuses d’agents pathogènes qui peuvent provoquer de nombreuses maladies comme des infections bactériennes, parasitaires, problèmes respiratoires, allergiques et/ou encore des intoxications alimentaires. Sans oublier les traumatismes psychologiques liés aux attaques de punaises de lit.
Un impact accentué par la mondialisation et le dérèglement climatique
Facteur aggravant : la circulation des nuisibles est accentuée par la mondialisation des échanges. De nouvelles espèces sont transportées dans les conteneurs de marchandises ou dans les valises des touristes. Le réchauffement climatique joue également un rôle : certaines espèces venues d’autres parties du monde trouvent refuge sous nos latitudes et s’y trouvent comme des coqs en pâte. Aujourd’hui, le frelon asiatique est aux portes de la Belgique !
@Expert antiparasitaire à la rencontre d’un client
Les conséquences peuvent être fâcheuses pour les entreprises. Dans la GMS et l’industrie agro-alimentaire, les rongeurs peuvent causer de nombreux dégâts sur les produits qui seront ensuite jetés aux ordures. En faisant appel à un spécialiste du Pest Control, les acteurs de la GMS et de l’agro-alimentaire protègent et contrôlent mieux leur environnement et limitent les pertes. D’autant qu’à l’heure des smartphones, une souris qui se promène dans un restaurant ou une boulangerie a vite fait de se retrouver sur les réseaux sociaux, ce qui nuit gravement à l’image de l’entreprise. Même logique dans les hôtels avec la problématique des punaises de lit.
Gestion des nuisibles : une perception qui évolue dans les entreprises
C’est parfois une question culturelle. En France, on a tendance à croire que l’intervention d’une entreprise de Pest Control révèle un problème d’hygiène alors que dans les pays anglo-saxons, les clients sont ravis d’afficher que leur site est protégé par un spécialiste du secteur. Je suis persuadé que cela va évoluer dans les années qui viennent. Dans une entreprise, on retrouve des extincteurs parce que, potentiellement, il peut y avoir un incendie. De la même manière, toutes les entreprises devraient pouvoir compter sur un spécialiste du Pest Control pour surveiller leurs populations de nuisibles.
Les professionnels de l’hygiène publique, acteurs clés de la prévention
Nous sommes un métier de l’ombre, peu connu du grand public, mais je suis convaincu que nous avons un rôle de conseil et d’accompagnement essentiel. À nous d’alerter les entreprises, les collectivités et les citoyens sur l’impact des nuisibles sur la santé et les écosystèmes. Et les sensibiliser aux bonnes pratiques pour éviter les infestations. À cet égard, le rôle du technicien a énormément évolué. Désormais, quand il arrive chez un client, il doit expliquer ce qu’il fait, pourquoi il choisit telle ou telle solution et les impacts que cela va avoir.
@Un professionnel d’Elis Pest Control en pleine intervention
Les entreprises de Pest Control ont donc vocation à bien former leurs clients sur les risques que peuvent générer les nuisibles afin que ceux-ci mettent en place un système qui répond à leurs besoins en la matière. C’est un partenariat qui doit être guidé par un souci de transparence et de pédagogie. Concrètement, on va recommander de boucher un trou parce qu’il y a un problème d’étanchéité et que les rongeurs peuvent entrer, de faire le ménage dans une zone menacée par les blattes, ou encore de fermer les fenêtres afin d’éviter l’arrivée d’insectes volants.
Vers un contrôle des nuisibles plus respectueux de l’environnement
Nous avons également la responsabilité d’aller vers des solutions de Pest Control chaque jour plus respectueuses de l’environnement, en faisant appel à des produits moins toxiques. La réglementation nous y invite. Je pense notamment au non-permanent baiting c’est-à-dire à l’interdiction d’utiliser des produits biocides en appâtage permanent. On va donc utiliser des méthodes non létales, des appareils de capture avec des placebos. Cela stimule également l’innovation. On peut penser aux tapettes connectées qui font d’ores et déjà partie de notre arsenal. Dans un avenir proche, on peut s’attendre à ce que l’intelligence artificielle occupe une place de plus en plus importante, notamment pour la détection avec des caméras capables de reconnaître les rongeurs et, si nécessaire, définir le périmètre de l’intervention. Les drones sont parfois déjà de la partie, par exemple pour une étude de zone avant l’installation de solutions anti-moustiques.
Pest Control et santé publique : un enjeu collectif
Cela dit, le sujet de l’impact des nuisibles sur la santé publique dépasse le secteur du Pest Control. Les pouvoirs publics doivent communiquer et faire de la prévention, en particulier auprès des secteurs de la population les plus vulnérables. Expliquer qu’un canapé trouvé dans la rue peut contenir des punaises de lit. Rappeler que certains nuisibles sont porteurs de maladies graves…
En réalité, et ce sera ma conclusion, tout le monde a un rôle à jouer. Quand je mange mon sandwich, je le jette dans une poubelle, sinon les rongeurs vont envahir les rues. Quand je ne veux pas de moustiques, j’évite de laisser de l’eau stagnante dans mes plantes et je ferme les fenêtres ou je mets des moustiquaires. Pour éviter d’avoir des blattes, je nettoie et je stocke mes aliments dans des contenants hermétiques. Pour me prémunir contre les rongeurs, je suis vigilant sur l’étanchéité de mon bâtiment. Entreprises, citoyens, collectivités : chacun doit apporter sa pierre à l’édifice.
Auteur : Franck Munoz, Elis
Source : Extrait du magazine Viva protect n.3 – Mars 2025
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